Connaissez-vous la différence entre une grenouille et un crapaud, ou entre un hibou et une chouette ? Sauriez-vous faire la distinction entre un pygargue et un aigle, ou nommer les différentes mésanges qui visitent nos jardins ? Le sujet est déjà assez pointu en soi, mais quand il s’agit de le traduire, les défis sont multiples.
Depuis sept ans, je traduis régulièrement des articles de magazines sur la vie sauvage. Au fur et à mesure de ces années, et après 180 000 mots et des centaines de références terminologiques, j’ai bâti ma spécialisation, non seulement en connaissances mais aussi en méthodologie.
La langue anglaise est très riche en noms d’animaux très évocateurs, mais leur traduction vers le français peut poser des problèmes. Et c’est le cas également pour les groupes d’animaux, les habitats, le nom donné aux petits, au mâle et à la femelle, qui sont beaucoup moins variés en français qu’en anglais. Cela peut donner une traduction en français terne ou moins informative, et cela rend la traduction du français à l’anglais tout aussi épineuse, puisqu’il faut trouver une nuance qui n’est pas dans le texte d’origine.
La taxonomie est une histoire de familles, et de hiérarchie. Pour décrire un animal il est parfois utile de connaître la famille ou le genre d’une espèce, et de se fier au nom latin quand le nom vernaculaire porte à confusion. Wikipédia est un outil précieux, à condition de savoir contourner les traductions manquantes, et il est bon de connaître quelques sites spécialisés ou officiels de taxonomie.
Et ne parlons pas des faux-amis ! Le penguin est un manchot alors que le pingouin est un razorbill ou razor-billed auk ; et le horned toad est un lézard… et connaissez-vous la différence entre un léopard des neiges, un once et un irbis ?… aucune ! Reste à choisir quel terme choisir.
Pourquoi est-ce utile, me demanderez-vous. Les domaines de la biodiversité et de l’environnement sont en pleine croissance, et le tourisme aussi bien que l’économie et la politique se mêlent désormais des espèces en voie de disparition et des habitats menacés, augmentant les textes à traduire potentiels. J’ai décidé de bâtir un webinaire sur le sujet afin de partager mes trouvailles et de donner quelques clés méthodologiques pour éviter les écueils du sujet. Il s’adresse aussi bien aux curieux qu’aux personnes qui traduisent dans des domaines concernés.
Je prends un grand plaisir à traduire ces textes sur la vie sauvage, car le défi terminologique stimule mon intérêt pour la recherche du mot juste, et le savoir acquis sur la nature est tout simplement fascinant, et j’ai hâte de le partager avec vous !