À la découverte de Franck Bouysse, avec Laurence Bisot
Quand je séjourne en France, je fais toujours un détour au rayon livres. J’adore aller en librairie chercher l’inspiration, et je me laisse guider au gré des titres.
L’année dernière, une couverture a attiré mon attention. On y voyait la silhouette d’un homme seul, de dos, en manteau noir, au milieu d’un paysage blanc de givre, debout sous un arbre immense aux branches nues. Le titre : L’Homme peuplé. Intriguée, j’ai consulté la quatrième de couverture : « un suspense métaphysique somptueusement orchestré où les fatalités familiales rencontrent les chimères d’un grand écrivain ». Le décor était planté. Alternant leur point de vue à chaque chapitre, le roman suit tour à tour Caleb, un paysan guérisseur qui vit seul dans sa ferme depuis la mort de sa mère, et Harry, son nouveau voisin, un écrivain citadin à la recherche de l’inspiration pour son deuxième roman, qui vient d’acheter la ferme d’à côté. La neige et le brouillard accentuent l’isolement et le silence dans cette région reculée, et les gens du village semblent cacher bien des secrets. Je ne révèlerai rien de plus de cette histoire énigmatique et passionnante, à vous de la découvrir…
L’auteur, Franck Bouysse, m’était inconnu, malgré son roman Né d’aucune femme dont j’avais entendu parler suite aux nombreux prix littéraires qu’il a remportés en 2019.
Depuis, j’ai lu Grossir le ciel, où sont mis en scène deux paysans solitaires vivant dans des fermes isolées voisines, au fin fond des Cévennes (cela vous rappelle-t-il quelque chose ?). Ils sont amis par défaut et s’entraident parfois, mais l’équilibre de leur relation est soudain perturbé par des événements inhabituels, tandis que les secrets de leur passé ressurgissent. Le suspense est tendu et la psychologie des personnages adroitement dépeinte.
Les romans de Franck Bouysse allient un beau style littéraire et un suspense parfaitement distillé. Dans les deux romans que j’ai lus, il dépeint l’isolement des paysans des régions reculées du centre de la France avec brio, et ces histoires de crime sans policier sont vraiment prenantes. La prochaine fois, je descends de la montagne et pour changer, je compte me plonger dans Né d’aucune femme.
Laurence Bisot traduit de l’anglais vers le français. Elle est spécialisée en traduction rédactionnelle (science et nature), en textes juridiques, en tourisme et en éducation. Elle est également présidente du NWTN, l’antenne régionale d’ITI dans le nord-ouest. Elle organise un « bookchat » virtuel régulier avec le NWTN.