Philippe Galinier

Bonjour, quelques mots pour te présenter ?

Je m’appelle Philippe Galinier et suis originaire de Toulouse. J’ai quitté la Ville rose après mes études et je vis à Londres depuis plus de trente ans. Je me considère un peu comme franco-britannique, même si mes racines sont profondément ancrées en Occitanie. Après une première carrière dans l’enseignement du français langue étrangère, j’ai fait un master en traduction anglais-français à l’université de Westminster et me suis reconverti dans cette activité que j’exerce depuis maintenant plus de quinze ans. Mes spécialités ? Les relations internationales, le droit (pénal, principalement). Au début de ma seconde carrière, je travaillais beaucoup sur des textes traitant de développement international et d’action humanitaire, mais je ne me considère pas vraiment comme un « spécialiste » en quoi que ce soit. Je dirais que mon atout réside dans le fait d’avoir noué, au fil des années, des relations de confiance solides avec mes deux clients principaux, le Foreign, Commonwealth and Development Office et la Metropolitan Police. Ainsi, plutôt que de spécialités, les sujets traités par le gouvernement britannique étant très divers, je préfère parler de connaissance du client et des types de documents à traduire.

Interprétation ou traduction – ou les deux peut-être ?

Traduction uniquement, et uniquement vers le français, sauf quand j’enseigne la traduction à UCL où je propose à mes étudiant·e·s quelques traductions du français vers l’anglais. Car en effet, parallèlement à mon activité indépendante, j’ai un poste d’enseignant à mi-temps au Centre de langues d’University College London. J’ai un profil hybride, en quelque sorte, qui a ses avantages et ses inconvénients. Difficile notamment, parfois, d’honorer des délais concomitants, mais il faut bien y arriver d’une manière ou d’une autre. Je pense que mes étudiants apprécient le fait que je suis un « vrai » traducteur, pas seulement un universitaire, et moi, j’adore transmettre mes savoirs et mon expérience. Mon objectif : faire aimer la traduction et les ressources de la langue française, et convaincre que l’intelligence artificielle ne peut pas se passer de notre intelligence humaine, de notre sensibilité et de notre créativité linguistique. J’ai du pain sur la planche !

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

Ai-je choisi le métier, ou le métier m’a-t-il choisi ? Disons qu’ayant fait langues étrangères appliquées à Toulouse, j’avais déjà une prédisposition pour une carrière linguistique. Les circonstances ont joué aussi. En 2007, l’école de langues du Foreign Office où j’enseignais le français a fermé et j’ai été licencié. Avais-je senti le vent tourner ? J’avais dès 2005 commencé mon master en traduction, et il était tout naturel de me réorienter vers le métier de traducteur. L’idée de travailler chez moi, d’être libre d’organiser mes journées comme je le voulais, me séduisait aussi.

Sur quels types de projets préfères-tu travailler ?

Je préfère les textes courts, qu’il m’est plus facile de « caser » dans mon emploi du temps morcelé. J’aime traduire les comptes-rendus d’enquêtes policières, qui parlent à mon goût pour les thrillers et les films d’horreur, ou peut-être, dois-je avouer, satisfont une certaine curiosité pour le macabre ! Je me rends compte aussi avec l’expérience que j’adore relever le défi de mieux tourner en français des phrases anglaises passablement mal écrites – et ces dernières ne manquent pas dans certains documents que je traduis ! Il est toujours très satisfaisant de trouver une formulation qui est plus claire ou plus élégante que celle de l’original.

Et en dehors de la traduction ou l’interprétation, quels sont tes centres d’intérêt ?

J’essaie de passer le moins de temps possible devant mon ordinateur. Mon compagnon et moi avons la chance d’avoir un jardin, c’est une véritable oasis de verdure où je peux me détendre et m’adonner aux joies du jardinage. Nous adorons la nature, la faune et la flore, et les voyages. Avant la pandémie, nous allions régulièrement en Inde, au Sri Lanka… J’ai vécu à Surabaya (Java) quand j’étais jeune, et cette expérience a beaucoup influencé mon goût pour les cuisines orientales (mes currys thaïs ne sont pas trop mauvais) et pour les cultures asiatiques en général. La musique et la littérature ont aussi beaucoup de place dans ma vie. J’ai récemment terminé le dernier volet d’À la recherche du temps perdu ; j’ai entendu des années pour lire Proust, sans doute parce que je craignais ne rien y comprendre et devoir abandonner au milieu du premier volume, mais j’ai adoré.

Philippe Galinier est traducteur indépendant de l’anglais vers le français spécialisé dans les relations internationales, et enseigne la traduction à University College London.