Translation Mentoring Scheme – mentor pairs report: Lucile and Catherine

The Translation Mentoring Scheme was launched by the ITI French Network in 2020. The scheme focuses on developing translation skills and is aimed at both experienced translators and newcomers to the profession. Mentees work on three translations over a period of six months, which mentors provide feedback and guidance on.

Below a mentor pair shares their experience of the scheme. Read other mentor reports on our blog.

Lucile Jung and Catherine Roux: working on style and concision

The mentee: Lucile Jung

Traductrice depuis cinq ans environ, je ne reçois que très rarement des commentaires sur mes traductions une fois qu’elles sont livrées. Le programme de mentorat était donc l’opportunité pour moi de bénéficier d’un regard extérieur sur mon travail. Je souhaitais notamment aborder des traductions moins techniques pour travailler davantage mon style rédactionnel. Catherine a très bien compris mes attentes et j’ai commencé par traduire un texte marketing sur l’utilisation du bambou en architecture.

Habituée aux modes d’emploi, j’ai eu du mal à me détacher vraiment de la version anglaise et Catherine m’a donné des stratégies pour améliorer ma fluidité en français : par exemple, ne pas hésiter à reformuler des phrases entières pour s’attacher à rendre le sens avant tout, avec un maximum de concision pour faciliter la lecture. Catherine m’a aussi rappelé l’importance de se documenter sur le sujet à traduire ; par exemple elle avait remarqué une erreur dans le texte d’origine à laquelle je n’avais pas prêté attention : le bambou pousse à raison d’un mètre par jour et non d’un mètre par semaine !

Pour le deuxième texte, marketing également, j’ai suivi les conseils de concision de Catherine en essayant aussi d’émailler ma traduction d’expressions idiomatiques. Il était question de robots aidant à la fabrication d’éoliennes et Catherine n’a pas hésité à me dire que parfois mes solutions de traduction étaient mieux trouvées que les siennes. En effet, en dehors des conseils purement rédactionnels, mes échanges avec Catherine m’ont aussi redonné une certaine confiance en mon travail.

Le troisième texte d’une organisation internationale sur la mortalité infantile a été pour moi celui qui présentait le plus grand défi, puisque je n’avais jamais traduit ce genre de publications. Contrairement aux textes marketing, la créativité est ici secondaire et j’ai eu du mal à rendre le style particulier demandé. Catherine m’a cependant vraiment encouragée et m’a ensuite envoyé sa version, que nous avons discutée ensemble de vive voix. La terminologie était ici la principale difficulté : elle semble parfois « courante », mais demande souvent des recherches plus poussées afin d’éviter les faux-sens voire les contresens. Le secret est à nouveau de se plonger dans des publications du même type pour s’imprégner des tournures et des expressions communément utilisées, et de créer un glossaire.

En résumé, je conseillerais à tous les traductrices et traducteurs en début de carrière de participer au programme de mentorat, notamment si vous manquez un peu de confiance en votre travail ! Rien ne vaut l’avis d’une collègue plus expérimentée pour vous encourager et vous soutenir. J’en profite pour remercier à nouveau Catherine pour ses conseils précieux et sa générosité.

Lucile Jung, ITI Career Affiliate, est traductrice anglais/allemand vers le français de documents techniques et marketing

The mentor: Catherine Roux

L’idée du mentorat me plaît énormément. Cela fait plus de 20 ans que je suis traductrice et au début de ma carrière, j’aurais beaucoup aimé participer à un programme similaire. Lucile souhaitait travailler sur deux types de textes : rédactionnel, et organisations internationales, parce qu’elle travaille essentiellement sur des textes techniques. Le premier texte que j’ai choisi était extrait d’un article de blog sur l’utilisation du bambou dans la construction. J’ai la chance de travailler depuis cinq ans sur ce blog d’articles parfois techniques et rédactionnels à vocation marketing, destinés à des professionnels. L’un des aspects les plus intéressants de ce travail est qu’on travaille à deux : une personne qui traduit une autre qui révise, et dans notre combinaison de langues, nous faisons à la fois de la traduction et de la révision. Tous les membres de l’équipe sont extrêmement respectueux des autres et ce travail de révision est formidable. La personne qui traduit a bien sûr le dernier mot sur les révisions, mais le dialogue entre les deux personnes est toujours passionnant.

Lorsque j’ai donné le premier texte à Lucile, je lui ai expliqué la façon de travailler de mon client et je lui ai dit que j’allais appliquer le même principe : autrement dit, je la relirais comme je le fais pour mes collègues du blog. Lucile a eu un peu de mal à s’adapter au ton marketing de l’article et est restée un peu trop près de l’original. Je lui ai suggéré pour son deuxième texte de continuer sur le même type d’article, car j’étais sûre qu’elle aurait une approche plus confiante du texte après notre discussion et mes suggestions. Le deuxième texte concernait l’utilisation des robots dans la fabrication des éoliennes. Comme je l’avais prédit, sa deuxième traduction était excellente et je dois même avouer que certains passages étaient meilleurs que les miens !

Pour le troisième texte, j’ai choisi quelque chose de complètement différent, un extrait d’un article pour l’OMS sur la santé des nouveau-nés et des mères dans le monde. Lucile a trouvé ce texte assez difficile. Mon conseil pour ce genre de texte a été de lire beaucoup de publications de l’OMS sur le même thème pour absorber le style et la terminologie. Je n’ai aucun doute que si Lucile devait traduire un autre article pour l’OMS, elle se sentirait plus à l’aise. J’espère lui avoir donné confiance en elle, ce qui pour moi est le but du mentorat. J’ai d’abord fait mes commentaires et révisions sur le texte par e-mail, puis nous avons eu pour chaque texte un échange par Skype. Ces échanges ont été très agréables, et j’espère que j’ai transmis à Lucile le goût des textes créatifs. Elle a tout de suite pris en compte les conseils que j’ai pu lui donner et j’ai constaté que sa deuxième traduction était beaucoup plus concise et adaptée au style du blog que sa première. Cette expérience de mentorat a été pour moi très positive et je la recommande à tous ceux qui sont tentés !

Catherine Roux, MITI traduit de l’anglais vers le français dans les domaines du marketing, du développement international et des politiques de santé internationales.