Faisons les présentations : qui es-tu ?
Je m’appelle Isabelle Rouault-Röhlich. On a toujours un peu le trac de se présenter, non ? Enfin voilà, je pense être une personne différente selon la langue dans laquelle je m’exprime, alors ce « qui es-tu ? » me pose quelque problème ! C’est peut-être la réponse que fait potentiellement toute personne véritablement plurilingue et polyglotte.
J’ai appris activement l’anglais toute petite, grâce à mon Papa, disparu récemment et à qui je rends ici hommage pour son rôle, et en grande partie grâce à l’inspiration de mon grand-père, grand chef à l’Ambassade d’Angleterre à Paris pendant de nombreuses années. C’est ainsi qu’est né mon « béguin » (comme disait ma grand-mère) pour les autres langues, les autres lieux, pour chercher à relever le défi de comprendre les autres en général peut-être. En 6e, je voulais devenir interprète et pensais que pour ce faire, il fallait absolument un téléphone ! Ma voie était donc déjà un peu dessinée, même si ce n’était pas un tracé indélébile.
Diplômée de Paris X et de l’ISIT, j’ai terminé mes études au Département de français de l’Université d’Exeter et vécu dans le Devon puis travaillé à Londres pendant une petite dizaine d’années. Depuis environ 25 ans, j’ai alterné les postes salariés, les contrats-cadres et acquis le statut d’indépendante dans trois pays différents. Je travaille en tant que traductrice, transcréatrice, conceptrice-rédactrice et occasionnellement comme interprète. Outre l’anglais, mes langues sont l’espagnol et l’italien. Mon mari est lui Franco-allemand, mais nous arrivons à nous comprendre !
Es-tu interprète, traductrice ou les deux ? Quels sont tes domaines de spécialisation ?
Ayant travaillé près de 6 ans dans des sociétés de bourse à mon retour de Londres, la finance reste un domaine de spécialité, mais curieusement, cela m’a amené à la rédaction. J’ai eu la chance de bénéficier des excellents conseils de grands professionnels durant mon temps en Angleterre et à Paris, et j’ai été en charge de l’adaptation en français et de la rédaction d’une newsletter, puis de l’adaptation en anglais d’un magazine d’art incluant la maquette, de la traduction de rapports complexes et puis de textes créatifs destinés à des investisseurs et ensuite pour le groupe Publicis. Alors la mécanique était enclenchée.
Mais cela ne m’empêche pas de travailler pour des agences de traduction, en essayant de bien les choisir et de ne faire de PMTE que lorsque cela ne peut vraiment pas être évité ! En réalité, je pense que dans notre profession il faut savoir rester curieux·se, c’est peut-être pour cela que je ne m’ennuie pas. Récemment, je me suis essayée à la transcription et au sous-titrage !
Mes interventions en tant qu’interprète m’ont emmenée dans des endroits aussi divers qu’un commissariat britannique, une assemblée de gastronomes internationaux de 75 ans de moyenne d’âge et la prison de Belmarsh, dans le sud de Londres, où James Bond interprété par Daniel Craig rend souvent visite à ses archrivals (voilà un terme intraduisible, non ?!) chantres de l’Apocalypse !
Qu’est-ce qui t’a menée au monde de la traduction ou de l’interprétation ?
Oops, je crois que j’ai déjà répondu !
Quels sont tes projets préférés ?
La transcréation de publicités, les projets d’écriture de slogans, les crash tests d’adaptation de noms de marque ou de slogans, les textes marketing courts avec un brief touffu et complet, bien-sûr, l’adaptation d’histoires qui me font voyager au propre et au figuré.
J’aime aussi beaucoup la traduction éditoriale, et par cela j’entends au sens large beaucoup de choses, y compris les textes et rapports d’études ou de sensibilisation sur des thèmes humanitaires ou sur l’environnement.
Que fais-tu en dehors de ton métier ?
Je m’occupe encore de mes enfants ! Ils ont maintenant 16 et 13 ans, et à chaque âge ses défis. Ces 4 dernières années, le défi N°1 a eu trait aux langues étrangères aussi dans leur vie, et j’ai découvert que ce que je professais, par exemple « les enfants s’adaptent partout très facilement » ; « le multilinguisme, c’est facile », n’était pas forcément facile à vivre au quotidien, ni à « tous » les âges.
Nous vivons aujourd’hui à Valencia, en Espagne, et le choix a dû se faire entre l’école française avec ou sans bourse, l’école publique en catalan (à Barcelone), en valencien (à Valence maintenant) ou le collège britannique. Les nerfs ont craqué et des larmes ont coulé (les miennes), mais nous avons choisi au mieux, selon le profil unique d’un garçon de 16 ans et d’une fillette de 13 ans. Ouf, ça va mieux en le disant !
J’essaie, presque en vain depuis 2020 et la pandémie je dois l’avouer, d’organiser des échanges de maisons pour voyager en passant des séjours « comme à la maison » et non « comme les touristes » avec notre chatte Polka qui nous rend tous complètement gaga ! Je suis très d’enthousiaste pour 2022 !
Puis je m’engage notamment avec TheSeaCleaners, l’association créée par le circumnavigateur franco-suisse Yvan Bourgnon (https://www.theseacleaners.org/) pour la propreté des plages de la Méditerranée et contre les plastiques à usage unique, sur la côte espagnole, où tout est encore à faire ! Faites-le, vous aussi !
Je me demande quand j’aurai le temps de travailler d’ici la fin de l’année ! Je plaisante, bien sûr !
Merci de m’avoir lue.
Isabelle Rouault-Röhlich is a translator, transcreator, copywriter, and occasional interpreter working with English, Spanish, Italian and French.